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Mercedes-AMG One : la Formule 1 hybride homologuée pour la route

Le 20 janvier 2025 , mis à jour le 8 février 2025 - 5 minutes de lecture
amg one cote
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La Mercedes-AMG One est de ces automobiles qui fascinent autant qu’elles interpellent. Fruit d’une ambition démesurée et d’un savoir-faire hérité de la Formule 1, elle symbolise l’excellence technologique signée Mercedes-Benz. Malgré les doutes et les retards, elle est enfin là, offrant un aperçu de ce qu’une hypercar peut devenir lorsqu’on lui greffe un moteur de Grand Prix et une propulsion hybride d’exception.

Un défi industriel et sportif

Présentée initialement en 2017, la future AMG One (alors baptisée Project One) a vécu une gestation complexe. Pandémie, pénuries, bouleversements à la tête d’AMG… Tout semblait concourir à retarder l’arrivée de cette Mercedes-AMG. Pourtant, la marque n’a jamais baissé les bras : l’idée de loger le V6 1.6 turbo champion du monde 2016 dans une voiture de route tenait plus de la gageure que de la procédure industrielle.

Et il faut dire que Mercedes-Benz n’en est pas à son coup d’essai. Si la firme est connue pour ses Benz Cars luxueuses ou ses Benz Vans pratiques, elle sait aussi déployer des trésors d’ingénierie dès qu’il s’agit de performance. La AMG One en est la plus récente illustration. Il aura donc fallu près de cinq ans pour finaliser ce projet de 2,3 millions d’euros (hors taxe), produit en seulement 275 exemplaires. Tous déjà vendus, évidemment.

L’ADN de la Formule 1

Le cœur de la bête, c’est ce fameux V6 1.6 turbo de 574 ch. Pour optimiser la puissance et réduire le temps de réponse, un moteur électrique de 122 ch se niche dans le turbo, formant ce qu’en F1 on appelle le MGU-H. Un second bloc électrique, de 163 ch, est relié directement au vilebrequin (le MGU-K). Et comme si cela ne suffisait pas, deux autres moteurs électriques de 163 ch chacun entraînent les roues avant.

La puissance cumulée de cet assemblage complexe dépasse les 1000 ch, culminant à 1063 ch. Du côté du couple, aucune donnée officielle n’a été communiquée, “en raison de la complexité de la chaîne cinématique”. Une discrétion qui rappelle que, dans cette hypercar, les électrons font une grande partie du travail, s’apparentant à une voiture électrique quand elle évolue à faible allure.

Une hypercar hybride, vraiment ?

Malgré son pedigree résolument sportif, la propulsion hybride de la Mercedes-AMG One répond aux exigences légales en matière de cycle mixte. La consommation de carburant, la consommation combinée et la consommation pondérée restent évidemment élevées au regard de la fiche technique, mais elles sont mesurées selon les standards WLTP, une procédure qui intègre aussi la consommation d’énergie pondérée et la consommation d’électricité combinée. Les émissions de gaz d’échappement ont été travaillées pour rester dans des valeurs acceptables, avec un système de préchauffage des catalyseurs avant le démarrage. Mercedes se montre en outre soucieuse des émissions pondérées et émissions combinées, même si le but premier de l’engin n’est pas d’être un champion de sobriété.

Sur circuit : une expérience unique

La mise au point s’est effectuée en partie sur le Nürburgring, dans sa configuration F1. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la Mercedes-AMG One impressionne. Son V6, plafonnant à 11 000 tr/min, émet un vacarme à la limite du supportable à l’intérieur de l’habitacle. Passé l’effet grisant des premiers tours, cette sonorité omniprésente peut même devenir fatigante.

En mode standard, l’aérodynamique active ne déploie pas encore tous ses appendices. Pourtant, l’ensemble est déjà terriblement performant. La direction se montre précise, le train arrière rivé au sol, mais l’avant peut se montrer têtu si les pneus ne sont pas à bonne température. La boîte de vitesses, développée avec X-Trac, est proche de celle d’une monoplace. En conduite “humaine”, elle peut paraître moins fluide, car les moteurs électriques comblent les transitions pour préserver l’énergie cinétique, rendant les rétrogradages presque déroutants.

amg one dos

Premières sensations : exaltation et… complexité

Malgré ses 1685 kg annoncés, les performances restent d’un autre monde : 0 à 100 km/h en 2,9 s, 0 à 200 km/h en 7,0 s et une vitesse de pointe établie à 352 km/h. Dans l’absolu, ce sont des chiffres vertigineux, même si certaines supercars modernes ou même une moto sportive à 40 000 € peuvent rivaliser en ligne droite.

Toutefois, l’essence même de la AMG One réside dans son ressenti unique : un bruit strident digne d’une Formule 1, une gestion du freinage perturbée par la récupération d’énergie, et une posture de conduite proche de celle d’un prototype de course. On n’est pas dans une GT policée, mais bien dans la quintessence de la compétition adaptée, non sans effort, à la route.

Les grands atouts de la Mercedes AMG One

  • Un concentré de technologie F1 : V6 turbo, MGU-H, MGU-K, aérodynamique active et châssis en fibre de carbone.
  • Un caractère brutal et exaltant : performances incroyables, bruit assourdissant, réglages de suspension dignes d’un prototype.

Pour conclure sur la Mercedes AMG One

La Mercedes-AMG One est la preuve que l’on peut faire entrer un moteur de Formule 1 dans une voiture homologuée sans renoncer à l’ADN de la compétition. Elle ne se contente pas de flatter l’égo des passionnés : elle réécrit les règles de la haute performance, entre puissance extrême et expertise en émissions contrôlées. Une hypercar hors normes, qui bouscule aussi bien les sens que les certitudes.

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